Association Suisse-Palestine

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Yaalon ParmelinYa’alon, suspecté de crimes de guerre, reçu par le CF

Jeudi 11 février, le conseiller fédéral Guy Parmelin a accueilli à Berne – avec les honneurs militaires - le ministre de la Défense israélien et ex général Ya’alon, accusé de crimes de guerre lors d’actions contres les populations civiles de Gaza notamment lors de l’opération « Plomb fondu » de décembre 2009 (mais bien sûr jamais condamné).

Les autorités suisses nous présentent cet échange comme une visite diplomatique de routine, et ainsi «Parmelin et Ya’alon poursuivront le dialogue entamé sur des thèmes de politique de sécurité ». Cependant, le communiqué précise aussi que «des contacts ponctuels ont en outre été établis principalement en vue d’acquisitions d’armement ». Nous voici donc au cœur du sujet : L’achat de drones et de matériel militaire développé par l’industrie israélienne ! Les autorités fédérales n’hésitent pas à acheter à Israël de tels engins "testés" sur le terrain au cours de multiples opérations criminelles contre la population palestinienne notamment à Gaza. Par ces achats, elles contribuent à rentabiliser le développement de telles armes et passent au Persil la politique de nettoyage ethnique en cours en Israël/Palestine. La visite de Ya’alon sert donc à la préparation de nouvelles acquisitions d’armes israéliennes par la Suisse. Il est choquant que la Suisse, qui se veut gardienne du Droit International Humanitaire et qui est signataire de ce Droit, s’obstine à conclure de tels accords avec Israël. L’argent du contribuable suisse sert ainsi à financer des crimes de guerre

Il est à noter cependant que le CF Parmelin a tout de même osé prononcer des critiques au sujet de la politique d’Israël, se déclarant préoccupé par l’escalade de la violence entre israéliens et Palestiniens et convaincu qu’une solution durable ne pourra être obtenue que par des négociations et non par des moyens militaires. Il a même été jusqu’à demander l’arrêt des colonies de peuplement israéliennes illégales. L’ASP apprécie que ces questions aient été ouvertement abordées et ce en public, ce que le prédécesseur de Parmelin, Maurer s’était bien gardé de faire. Cependant, de telles déclarations peuvent être considérées tout au plus comme un premier pas timide vers une politique visant à faire respecter les Droits de l’Homme en Israel/Palestine. L’ASP juge de telles déclarations insuffisantes, surtout dans le contexte de la collaboration entre accrue la Suisse et Israël ! Nos autorités s’aventurent de temps en temps à critiquer Israël tout en se gardant de prendre la moindre mesure pour exercer une pression sur les dirigeants de l’Etat sioniste.

Par ailleurs, un interview de la NZZ nous apprend quels ont pu être les thèmes abordés par Ya’alon dans le cadre du «dialogue sur la politique de sécurité »: Ya’alon tente de faire accepter l’occupation de la Cisjordanie et du Golan ainsi que le blocus de Gaza. Il engage la Suisse à soutenir la politique israélienne d’hostilité envers l’Iran, de fragmentation de la Syrie, d’alliance de fait avec les terroristes djihadistes et l’Arabie Saoudite.

L’ASP condamne sans réserve la politique exposée par Ya’alon dans l’interview de la NZZ. Elle demande aux autorités Suisses de prendre de claires distances avec cette politique et exige du Conseil Fédéral qu’il prenne les mesures suivantes :

  • Suspendre immédiatement toute collaboration militaire avec Israël
  • Mettre en place un embargo militaire complet contre Israël
  • S’engager pour le respect des droits humains et du droit international en Israël / Palestine
  • Faire pression pour la cessation complète du blocus de la bande de Gaza
  • Reconnaître l’Etat de Palestine

Le Comité de l’Association Suisse-Palestine

15.2.2016/ASP